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William Mesguich, fou incandescent à l’emphase séduisante…

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Capture d’écran 2015-09-15 à 15.33.15
“Il y aura toujours un Mesguich au Poche-Montparnasse“, annonçait l’autre soir Philippe Tesson, amusé et réjoui, en préambule de la première représentation des “Mémoires d’un Fou“. Il faut dire que Daniel et William s’y produisirent par deux fois à guichets fermés la saison passée avec leur “Pascal-Descartes“, de quoi ravir le maître des lieux qui compte bien “exploiter“ la popularité de ses amis de longue date dont il partage la sensibilité théâtrale et estime sans réserve le talent… En ce mois de septembre, le fils (sans le père) investit la salle du bas, s’emparant avec force du roman de jeunesse, en partie autobiographique, de Gustave Flaubert, dirigé par Sterenn Guirriec qui signe là un spectacle nerveux, intense, un brin surproduit mais efficace et globalement séduisant. Une proposition qui fait écho, sur le fond, de manière assez amusante et troublante au “Gustave“ de Jacques Weber, vu récemment, tiré de la correspondance de l’auteur. Car dans ces “mémoires“ qu’il rédige à 17 ans à peine, Flaubert feint le recul de l’homme mûr, expérimenté, et évoque (parfois avec mélancolie) son enfance, sa jeunesse, le sexe opposé, l’amour, son premier amour (une histoire impossible avec une femme mariée). Pose un regard sans concession sur le monde, l’art, l’écriture, l’être humain… Esquissant (déjà) une critique de la société dans laquelle il évolue et qui ne lui sied guère… Au coeur d’un espace envahi de centaines, de milliers de feuillets manuscrits, recouvrant un modeste bureau, jonchant le sol et tapissant les murs, le fou Mesguich, au jeu fiévreux, bouillonnant, généreux, techniquement irréprochable, usant habilement de l’emphase qu’on lui connaît, se délecte d’une langue vive, poétique, incisive, percutante. De sa bouche jaillissent les mots avec la même urgence qu’ils coulèrent de la plume de l’auteur. Nécessité impérieuse de dire. Captivant. Presque hypnotisant. Etait-il véritablement nécessaire d’adjoindre à cette interprétation de haute tenue quantité d’effets visuels et sonores ? Pas forcément, car nul besoin de compenser. Projections vidéos recouvrant l’acteur pour accompagner le propos, dédoublement occasionnel de sa voix, virgules musicales fréquentes ou jeux de lumières stroboscopiques constituent de bonnes idées, considérées séparément, ne produisent aucun contresens, mais prennent le risque de lasser mises bout à bout. Que cela ne vous empêche toutefois pas de vous rendre au Poche avant le 8 novembre, car William Mesguich le mérite amplement. Flaubert aussi (accessoirement…). Photo : Chantal Delpagne Palazon

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